Stratification et épaisseur pariétales1 : la stratification pariétale de l’intestin peut être facilement différenciée à l’aide d’une sonde à haute fréquence. L’épaisseur totale de la paroi intestinale d’un sujet sain peut atteindre 3 mm. Les couches typiquement visibles, de l’intérieur vers l’extérieur, sont la muqueuse (hypoéchogène), la sous-muqueuse (hyperéchogène), la musculeuse (hypoéchogène) et la séreuse (hyperéchogène).

Lumière intestinale1 : chez les sujets sains, l’intestin grêle a un diamètre total de 3 cm ; on parle de mégacôlon toxique lorsque le diamètre est supérieur à 5,5 cm. De plus, les valvules conniventes dans l’intestin grêle et les haustrations dans le côlon sont fréquemment visibles et servent de repères. En cas de suspicion de sténose, l’échographie dynamique peut souvent permettre de distinguer une véritable sténose de rétrécissements induits par des contractions.1

Péristaltisme8 : l’échographie est la méthode idéale pour évaluer le péristaltisme car elle permet d’observer le mouvement au fil du temps. Des exemples de résultats pathologiques sont l’absence de péristaltisme dans un iléus paralytique, le péristaltisme non propulsif dans un iléus mécanique et le phénomène dit « touches de piano ». En particulier, un intestin grêle mobile peut être différencié d’un côlon quelque peu inactif et d’un appendice quasi inactif.8

Structures para-intestinales1 : l’épaississement du tissu adipeux mésentérique, une adénopathie ou la présence d’épanchements liquidiens intra-abdominaux sont d’autres aspects caractéristiques et importants à observer lors de l’évaluation de l’activité inflammatoire intra-abdominale. Il s’agit souvent de réactions concomitantes des structures para-intestinales.


 

Quels éléments doivent être évalués ?

1. Épaisseur pariétale5

Iléon terminal sain < 2 mm, côlon sain < 3 mm5

2. Échogenicité

Paroi intestinale hyperéchogène/paroi intestinale hypoéchogène

3. Stratification pariétale

Conservée/perdue

4. Réaction du tissu adipeux mésentérique

Masse gris pâle entourant l'intestin, à forme légèrement pennée

5. Lymphadénopathie mésentérique

Augmentation de taille des ganglions lymphatiques à proximité directe d'une zone inflammatoire de l'intestin

6. Sténose8

Signes8 :

  • Absence de péristaltisme
  • Absence d'expansion malgré ondre péristaltique
  • Bulles d'air linéaire

7. Dilatation présténotique

  • Péristaltisme non propulsif
  • Élargissement de l'intestin avant la sténose

8. Sous-iléus/iléus8

  • Péristaltisme non propulsif8
  • Valvules conniventes visibles8
  • Marches d'escalier8
  • Anse intestinale remplie de liquide8

9. Fistule5

  • Projections hypoéchogènes de la paroi intestinale5
  • Bulle d'air dans le tractus hypoéchogène5

10. Abcès

Formation hypoéchogène aux contours irréguliers à proximité directe de la section inflammée de l'intestin avec bulles d'air (signaux hyperéchogènes)5

11. Ascite

Épanchement liquidien entre les anses intestinales

12. Vascularisation

Échographie Doppler de la paroi intestinale inflammée (classification possible : score de Limberg I-IV)


  


Pour obtenir des résultats reproductibles, l’épaisseur de la paroi intestinale doit être mesurée à certains points représentatifs.

Cliquez sur les boutons ci-dessous pour visualiser des exemples d‘échographie intestinale

Épaisseur pariétale1
(iléon terminal sain < 2 mm, côlon < 3 mm)

a) Paroi intestinale saine

Iléon sain

b) Paroi intestinale épaissie

Échogénicité1

a) Paroi intestinale hyperéchogène

b) Paroi intestinale hypoéchogène

Stratification pariétale1

Prolifération de tissu fibro-adipeux mésentérique1

Le mésentère apparaît plus hyperéchogène avec une ligne hyperéchogène adjacente au muscle ; le tissu semble gonflé, souvent avec quelques stries.

Lymphadénopathie mésentérique1

Y a t-il une sténose ?

  • Péristaltisme présténotique
  • Absence de péristaltisme sténotique
  • Absence d’extension de la paroi intestinale avec onde péristaltique
  • Bulles d’air linéaires dans la sténose

Y a t-il une dilatation présténotique ?1

Sous-iléus/iléus8

  • Anse intestinale distendue et remplie de liquide ?
  • Valvules conniventes visibles ?
  • Images en touches de piano/marches d’escalier ?
  • Péristaltisme non propulsif ? (l’évaluation finale doit être effectuée en regardant une image en mouvement et non une image fixe)

Fistule1

Si la paroi intestinale n’est pas entièrement visible et s’il y a des interférences, rechercher des projections hypoéchogènes qui contiennent notamment des bulles d’air.

Exemple d’image : masse inflammatoire située dans la partie inférieure droite de l’abdomen avec deux fistules

Exemple d’image : Fistule entéro-entérique avec abcès

Ascite

Zone hypoéchogène d’épanchement liquidien entre les anses intestinales, apparaissant souvent sous forme de petits points (en triangle). L’ascite n’est jamais circulaire et les interstices entre les anses intestinales sont comblés.

Vascularisation1

Evaluation de la perfusion de la paroi intestinale, par exemple en utilisant le score de Limberg.

Limberg I : paroi intestinale épaissie (hypoéchogène, parfois avec sous-muqueuse hyperéchogène, stratification partiellement absente) sans vaisseaux sanguins intrapariétaux

Limberg II : paroi intestinale épaissie (hypoéchogène, parfois avec sous-muqueuse hyperéchogène, stratification partiellement absente) avec détection de segments courts de vaisseaux sanguins dans la paroi intestinale

Limberg III : longs segments de vaisseaux sanguins dans une paroi uniformément épaissie

Limberg IV : longs segments de vaisseaux sanguins visibles, dont certains s’étendent dans le mésentère



  1. Bryant RV et al. Gastrointestinal ultrasound in inflammatory bowel disease: an underused resource with potential paradigm-changing application. Gut. 2018; 67(5):973- 985.
  2. Nylund K et al. EFSUMB Recommendations and Guidelines for Gastrointestinal Ultrasound. Ultraschall Med. 2017;38(3):273-284.
  3. Sturm A et al., European Crohn’s and Colitis Organisation [ECCO]; European Society of Gastrointestinal and Abdominal Radiology [ESGAR]. J Crohns Colitis 2018,1-18 Epub ahead of print.
  4. Socaciu M et al. Non-Invasive Assessment of Inflammation and Treatment Response in Patients with Crohn‘s Disease and Ulcerative Colitis using Contrast-Enhanced Ultrasonography Quantification. J Gastrointestin Liver Dis. 2015;24(4):457-65.
  5. Kucharzik T, Maaser C Intestinal ultrasound and management of small bowel Crohn‘s disease. Therap Adv Gastroenterol. 2018;11:1-13
  6. Calabrese E et al. Accuracy of small-intestine contrast ultrasonography, compared with computed tomography enteroclysis, in characterizing lesions in patients with Crohn‘s disease. Clin Gastroenterol Hepatol. 2013;11(8):950-5.
  7. Maaser C et al. ECCO-ESGAR Guideline for Diagnostic Assessment in Inflammatory Bowel Disease. J Crohns Colitis 2018, 1-32 Epub ahead of print. 
  8. Kratzer W et al. Contrast-enhanced power Doppler sonography of the intestinal wall in the differentiation of hypervascularized and hypovascularized intestinal obstructions in patients with Crohn‘s disease. J Ultrasound Med. 2002;21(2):149-57;158-9.
  9. Ripollés T et al. Contrast-enhanced ultrasound in the differentiation between phlegmon and abscess in Crohn‘s disease and other abdominal conditions. Eur J Radiol. 2013;82(10):e525-31.
  10. Ripollés T et al. Effectiveness of contrast-enhanced ultrasound for characterisation of intestinal inflammation in Crohn‘s disease: a comparison with surgical histopathology analysis. J Crohns Colitis. 2013;7(2):120-8.

FR-IMMG-210087 - 01/2022