Utilisez les boutons ci-dessous pour parcourir les principes techniques de l’échographie dans les MICI :


  


La visualisation des structures est basée sur l’utilisation d’ultrasons et sur la mesure de l’intensité des ondes acoustiques réfléchies. Les ondes appliquées ont une fréquence de 2 à 10 MHz, au-delà du spectre auditif humain.


Pour générer des informations visuelles à partir d’ondes acoustiques, une image échographique est produite de la manière suivante :


Le faisceau acoustique est ainsi reflété, en particulier par les interfaces des milieux de densité acoustique variable ; plus la différence de densité est grande, plus la réflexion est importante.


Le signal généré à l’aide de cette technologie peut être visualisé sous la forme d’un pixel dans la méthode standard en mode B. Sa position reflète l’emplacement de l’objet, et l’intensité du faisceau acoustique mesuré est visualisée par la brillance. En organisant et en connectant plusieurs cristaux situés les uns à côté des autres, il est possible de générer non plus un pixel unique, mais plusieurs pixels, afin de produire une image bidimensionnelle. De cette façon, les méthodes électroniques complexes actuelles de traitement de l’image (Beam forming, Tissue Harmonic Imaging (THI), Compounding) apportent une amélioration décisive de la qualité et de la résolution de l’image.

La profondeur de pénétration et la capacité de résolution de l’échographie dépendent toutes deux en grande partie de la fréquence et de la longueur d’onde. Les ultrasons de haute fréquence (et donc de longueur d’onde plus courte) ont une capacité de haute résolution, bien que les faisceaux acoustiques soient atténués dans une plus grande mesure dans les tissus, ce qui limite la profondeur de pénétration. En revanche, les ultrasons de basse fréquence peuvent pénétrer plus profondément les tissus mais possèdent un potentiel de résolution plus faible parce que leur longueur d’onde est plus élevée.

Aujourd’hui, ces appareils fonctionnent avec des sondes à basse fréquence principalement convexes et des sondes à haute fréquence principalement linéaires.



  


Le potentiel de pénétration du signal ultrasonore varie considérablement en fonction des propriétés des tissus. L’os, par exemple, est un tissu quasi impénétrable avec un degré élevé de réflexion et d’absorption.

En raison de l’écart d’impédance majeur, l’air reflète lui aussi près de 100% du signal échographique, alors que les fluides (par exemple dans la vésicule biliaire, la vessie, ou les vaisseaux sanguins) conduisent le signal ultrasonore sans perte significative.



  


Comme l’a démontré J.C. Doppler au XIXe siècle, le fait de modifier la distance par rapport à une source acoustique produit un changement de fréquence pour l’observateur, c’est ce que l’on appelle « l’effet doppler ». La fréquence augmente au fur et à mesure que la distance diminue, et diminue au fur et à mesure que la distance augmente.

Par conséquent, l’échographie Doppler permet de quantifier le débit sanguin dans les vaisseaux ; la méthode d’échographie Doppler couleur la plus couramment utilisée présente les signaux de vascularisation sur une image en mode B standard2 en rouge (s’écoulant vers la sonde) ou en bleu (s’éloignant de la sonde). L’intensité du signal Doppler dépend de l’angle du flux par rapport à la sonde : elle sera minimale à angle droit et maximale dans la direction des ultrasons. 

La méthode est utilisée pour quantifier le débit sanguin (par exemple, dans la veine porte ou en cas de thrombose veineuse profonde), mais aussi pour différencier des lésions kystiques (non perfusées) des vaisseaux sanguins tronqués qui ressemblent à des kystes sur l’image 2D. 

La technique Doppler est également utilisée pour l’examen échographique de l’intestin2, et est évaluée, entre autres, par le score de Limberg.

Signal Doppler dans l’artère (en rouge) et dans la veine (en bleu)
iliaques externes, P : muscle psoas

L’échographie de contraste (CEUS) est depuis plusieurs années une méthode d’évaluation reconnue de la vascularisation des organes solides, des masses d’étiologie indéterminée et de l’intestin2. Les ondes ultrasonores de faible énergie produites provoquent l’oscillation de microbulles, dont la fréquence traitée électroniquement peut être utilisée pour générer des images. Les microbulles demeurent dans les vaisseaux sanguins ; en d’autres termes, la vascularisation est représentée à l’aide de l’agent de contraste. L’intensité du rehaussement du contraste, ainsi que le comportement d’absorption et d’élimination, sont des paramètres importants en CEUS2.

L’élasticité des tissus peut être mesurée et visualisée à l’aide des échographes modernes. Les déformations tissulaires résultant de l’énergie acoustique produisent des ondes de cisaillement qui se propagent latéralement. 

Leur vitesse peut être mesurée et visualisée à l’aide d’un code couleur, comme dans l’échographie Doppler couleur ou quantifiée sans générer d’image.


  


Les nombreuses années d’expérience dans l’application diagnostique des méthodes d’échographie n’ont mis en évidence aucun risque de lésion cellulaire pour le patient en l’absence d’hyperthermie tissulaire. En outre, aucun inconvénient n’a été signalé à la suite d’examens répétés ou prolongés.

En ce qui concerne la sécurité de l’échographie intestinale chez les femmes enceintes, aucun risque accru n’a été documenté concernant l’enfant à naître.



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FR-IMMG-210087 - 01/2022