En France, environ 2,5 millions d’adultes souffrent d’une maladie chronique inflammatoire appelée dermatite atopique (DA). 1 Perçue à tort comme une affection banale de la peau, la DA est une maladie invalidante à la physiopathologie complexe qui varie selon le stade de la maladie. 1 Elle comporte 3 phases principales, à savoir :
- La phase non lésionnelle ;
- La phase aiguë ;
- La phase chronique.
Les lymphocytes T vont notamment se polariser en faveur des populations Th2 et Th22, à l'origine d'une production excessive des cytokines IL-4, IL-13, IL-31, IL-5 et IL-22. 2
Des populations croissantes de cellules Th1, d'IFN-γ et parfois de cellules Th17 et Th22 sont détectées dans les lésions chroniques de la DA.2
Il est établi que les cytokines responsables de la réponse immunitaire entrainent :
- Une augmentation de la sensation de prurit ; 3
- Une diminution de la production de lipides ; 4
- Une réduction de la synthèse de peptides antimicrobiens ; 4
- Une baisse de la production de filaggrine. 4
Pour calmer l’inflammation, il est important pour votre patient de prendre soin de sa peau. 5 Cela passe par l’application de crèmes 5 et l’éviction des facteurs déclenchants 6. Une image intéressante pour permettre à votre patient de comprendre son traitement, et donc de mieux y adhérer, est la suivante 5 :
100% des personnes atteintes de dermatite atopique se grattent 7 et 39% d’entre elles se sentent coupables de se gratter 8.
Ressenti patients extrait du rapport de l’enquête « Démangeaisons à vie »*
Comprendre l’origine du prurit et le cercle vicieux qui en résulte peut aider les patients à déculpabiliser : le fait de se gratter va provoquer une altération de la barrière cutanée et activer la réponse immunitaire, ce qui va être à l’origine de l’activation des neurones sensoriels qui vont envoyer un message de prurit et d’activation des cellules immunitaires, provoquant ainsi le grattage 9,10
La boucle infernale du prurit est essentielle à briser pour éviter les surinfections.
La sévérité du prurit est propre à chaque patient, en effet certains peuvent avoir un prurit important malgré des lésions légères ou une étendue réduite.
Le grattage n’est pas une action « contrôlée », mais automatique et souvent inconsciente. Voici plusieurs conseils que vous pouvez proposer à vos patients afin de les aider à contrôler leur envie de se gratter 7 :
Les patients atteints de dermatite atopique se sentent démunis et ont l’impression qu’il n’y a pas de solutions ou de nouveautés pour les aider.8
Verbatim patients extrait du rapport de l’enquête « Démangeaisons à vie »*
Pourtant, la recherche thérapeutique dans le domaine de la dermatite atopique est très dynamique.11
Des solutions existent, en parler aux patients permet de les rassurer. Les traitements existants aujourd’hui sont 12 :
- Les traitements topiques ;
- Les autres traitements comme l’enveloppement humide et la photothérapie ;
- Les traitements systémiques réservés aux formes modérées à sévères.
Un patient qui comprend sa maladie et les solutions qui lui sont disponibles est un patient qui a tendance à mieux adhérer à son traitement.
*Enquête réalisée par l’EFA chez 1189 adultes atteints d’eczéma atopique sévère (56% de femmes et 44% d’hommes avec une moyenne d’âge de 42 ans). Ces personnes suivaient soit un traitement dit systémique et/ou par photothérapie, soit auraient pu le suivre, au vu de la gravité de leur eczéma atopique. Les patients, issus de 9 pays différents de l’Union Européenne (Allemagne N = 180, Danemark N = 50, Espagne N = 180, France N = 180, Italie N = 180, Pays-Bas N = 150, République tchèque N = 52, Royaume-Uni N = 180 et Suède N = 37), ont été interviewés au téléphone.
Pour en savoir + :
À lire aussi
- Burtin E, et al. Traitements de référence et d’avenir de la dermatite atopique. Actualités pharmaceutiques 2021;60(606):49-53.
- Sugita K, Akdis CA. Recent developments and advances in atopic dermatitis and food allergy. Allergol Int 2020;69(2):204-214.
- Yosipovitch G, Berger T, Fassett MS. Neuroimmune interactions in chronic itch of atopic dermatitis. J Eur Acad Dermatol Venereol. 2020;34(2):239-250.
- Staumont-Salle D. Nouveautés thérapeutiques dans la dermatite atopique. Thérapeutiques en Dermato-Vénérologie n° 267_Décembre 2017. https://jird.info/wpcontent/uploads/2018/01/08.pdf. Site consulté le 04/05/2021.
- Fondation Eczema. https://www.fondationeczema.org/traiter/medicaments/traitements-locaux (consulté le 09/05/2022).
- Bourrel-Bouttaz M. Facteurs déclenchant les crises de dermatite atopique. Réalités Ther Dermato-Vénérol 2018;274:1-5.
- Fondation Eczema. https://www.pierrefabreeczemafoundation.org/etre-accompagne/conseils-pratiques/eczema-les-astuces-anti-grattage (consulté le 09/05/2022).
- Données extraites de European Federation of Allergy and Airways Diseases Patients’ Associations (EFA). Eczéma atopique. Démangeaisons à vie. Qualité de vie et coûts pour les personnes atteintes d’eczéma atopique sévère en Europe. Juillet 2018.
- Misery L. Pruritus, a poorly considered suffering but a field of research in full swing. Bull Acad Natle Med 2015;199(6):979-986.
- Mack MR, Kim BS. The itch-scratch cycle: a neuroimmune perspective. Trends Immunol 2018;39(12):980-991.
- Di Lucca-Chrisment J, Gilliet M. Traitements systémiques émergents de la dermatite atopique. Rev Med Suisse 2018 ; 14 : 685-9.
- Vidal. Les médicaments contre la dermatite atopique. Disponible sur : https://www.vidal.fr/maladies/peau-cheveux-ongles/dermatite-eczema-atopique/medicaments.html (consulté en mai 2022).
FR-IMMD-220222 - 03/2024