Dr Clara Yzet
Gastro-entérologue
CHU Amiens


Dr Franck Venezia
Gastro-entérologue
Charenton-le-Pont

Édito des experts

Au cours des maladies inflammatoires chroniques de l'intestin (MICI), de nombreux examens exploratoires seront réalisés afin d'affirmer le diagnostic, de rechercher des complications ou encore d'évaluer la réponse au traitement. La répétition de ces examens invasifs, irradiants pour certains, mal acceptés par les patients ou encore peu disponibles limitent leurs répétitions à l'heure des stratégies de « treat to target » ou de « contrôle serré »1. L'échographie est une technique non invasive, accessible, peu onéreuse et très bien acceptée par les patients atteints de MICI 2. Elle permet l'évaluation de toute la paroi digestive et la recherche de complication. L'échographie a montré son intérêt pour le diagnostic, l'évaluation de l'activité de la maladie et l'évaluation de la réponse au traitement tant chez les patients atteints de maladie de Crohn que de rectocolite hémorragique2,3. De nombreux scores d’évaluation de l’activité de maladie en échographie existent et sont corrélés à l’activité endoscopique4-6. La mesure de l'épaisseur pariétale et l'évaluation de la vascularisation au doppler couleur des segments intestinaux sont les deux items les plus reproductibles et permettent de mieux définir l’activité de la maladie2,4.  Actuellement, la cicatrisation endoscopique que ce soit dans la maladie de Crohn ou dans la rectocolite hémorragique est l'objectif à atteindre. La cicatrisation en échographie est également visualisable. A long terme, la cicatrisation transmurale pourrait devenir un objectif à atteindre pour modifier l'histoire naturelle des MICI1.
L'échographie ne remplacera pas les autres examens complémentaires notamment l'entéro IRM dans le bilan lésionnel initial de la maladie mais donne des réponses immédiates permettant de changer de stratégie thérapeutique dès la consultation ou d'orienter le patient vers d'autres examens complémentaires, permettant ainsi de limiter les délais de prise en charge et de multiplier les examens complémentaires souvent mal tolérés par les patients (avis d'experts)2.
Enfin, la pratique de l'échographie lors de la consultation pour MICI permet aux patients de mieux comprendre leur maladie, et d'adhérer au traitement. L'échographie est répétable à l'infini et s'intègre complètement dans le cadre d'une stratégie de contrôle serré de la maladie. La diffusion de sa pratique pourrait permettre de l'utiliser en tant qu'outil de stratégie thérapeutique7, et son intégration semble donc indispensable à la prise en charge future (avis d'experts).